Nous sommes en février 2025, et voilà, cela fait exactement 10 ans que j’ai débuté la photographie. Pour marquer cet anniversaire, j’ai choisi de revenir sur cette décennie d'aventures à travers plusieurs articles qui seront publiés tout au long du mois de février sur mon blog.
Bien que j’aie débuté la photographie en 2015, c’est en 2017 que j’ai pris la décision d’en faire mon activité principale. Ce quatrième et dernier article reviendra sur les années post-COVID.
A posteriori
J’aime comparer l’évolution de ma carrière à celle d’un enfant qui grandit. Au début, j’étais porté par une énergie instinctive, une soif d’explorer sans me poser de questions. J’ai plongé dans la photographie avec spontanéité, capturant des images, encore et encore.
Puis est venu un moment où j’ai pris du recul, où j’ai ressenti le besoin de questionner ma démarche : qu’est-ce que je fais et pourquoi ? En replongeant dans mes archives, j’ai remarqué des récurrences, des thèmes qui revenaient sans que j’en aie pleinement conscience.
À la manière d’une psychanalyse, j’ai questionné chacune de mes actions et leurs résultats à la recherche d'une signification.
Je capturais des portes, des escaliers, des couloirs… Dans mes photos urbaines, les personnages étaient soit totalement absents, soit représentés de manière anonyme. Comme dans la série "Va-et-vient" ou les passants ne sont résumés qu'à leurs jambes.
Ce travail d’introspection m’a permis de mettre en évidence mon attrait profond pour les notions de passage et d’absence.
Parmi mes nombreuses séries, y compris certaines encore inédites, celle consacrée aux chaises des jardins parisiens illustre également mon attrait pour ces thématiques.
En somme, à la sortie du COVID, j'avais enfin une vision claire de mon travail et de ses intentions. C'est devenu un atout majeur lorsque j'ai commencé à candidater pour des bourses et des résidences artistiques.
Toronto
En 2022, j'obtiens ma première résidence artistique. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le concept, une résidence est un dispositif où une institution accueille un artiste et lui donne les moyens de mener une recherche ou de créer une œuvre.
Dans mon cas, l'Alliance Française de Toronto m'a accueilli après avoir découvert mes clichés parisiens. Séduite par mon approche, elle a souhaité produire une exposition mettant en dialogue Toronto et Paris à travers un regard croisé d'une quarantaine de photographies.
J'ai passé un mois sur place, déterminé à créer en un temps record des images qui rivalisent avec celles que j'avais produites à Paris, et qui m'avaient demandé des années de travail. Vous pouvez d'ailleurs en apprendre davantage sur cette expérience en consultant la page dédiée à mon rendu de résidence, disponible ici.
Angers
L'année suivante, j'ai poursuivi avec une seconde résidence, cette fois-ci en collaboration avec la fondation d'entreprises Mécène et Loire et les Musées d'Angers.
La thématique de la résidence était "Patrimoine et lumière", un sujet à la fois artistique et portant sur le territoire. Un cadre dans lequel que j'ai pu faire valoir mon passé de géographe.
L'expérience a duré plus d'un an, avec des sessions de prises de vue étalées sur près de six mois. J'ai parcouru près de 400 kilomètres à pied à travers le département, ce qui a abouti à l'exposition "Ombres et lumières", présentée à Saumur et Angers, puis intégrée aux collections de la fondation Mécène et Loire et de l'artothèque d'Angers. Vous pouvez en savoir plus ici.
Et maintenant ?
L'année 2025 ne fait que débuter, et malgré les années passées, mon appétit pour la photographie reste inchangé. Je suis impatient de voir ce que l’avenir me réserve. Les pages du livre sont encore à écrire.
Je souhaite sincèrement remercier tous ceux qui ont pris le temps de lire ces articles relatant ma première décennie en tant que photographe. Grâce à vous, cette aventure se poursuit, et j'espère pouvoir partager encore bien d'autres moments avec vous.
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