FRAGMENTS
Comme la plupart des photographes, je dispose d'images que je considère comme ratées. En prenant le temps parcourir à nouveau ce vivier d'images, j'ai constaté que fréquemment, des éléments intéressants se dissimulaient en arrière-plan.
Je me suis alors engagé dans une exploration exhaustive de mes archives, cherchant des fragments qui, à première vue, demeuraient souvent cachés.
Dans cette démarche, je zoom dans mes clichés préexistants glanant des fragments ne dépassant pas les 1500 pixels de côté, soit une résolution avoisinant les 1,5 mégapixels.
L'idée après celle de nuancer la perception des photographies en termes de qualités, et la dichotomie entre une image "bonne" ou "mauvaise", est de tordre le cou au propos commercial actuel qui prône la surenchère de pixels comme condition nécessaire à la réussite d'une bonne photo.
J'apprécie entreprendre cette démarche de révision, voire de recyclage, car elle offre la possibilité de rappeler que l'art et la photographie ne repose pas sur des valeurs quantitatives mais émotionnelles et subjectives.
J'ai aussi délibérément choisi d'imprimer ces photos sur un papier à la texture prononcée (Hahnemühle William Turner) afin de mettre en relief la matérialité et accentuer la présence de ces clichés souvent flous ou bruités.
FRAGMENTS aux CONFRONTATIONS de Gex
J'ai eu le plaisir de présenter la série "Fragments" à l'édition 2024 du festival photo des Confrontations de Gex.
C'était la première fois que je défendais ce travail devant le public. Aussi, si d'ordinaire je suis réticent à associer un texte à l'image, j'ai réalisé que dans le cas précis de ce travail, il était impossible de comprendre le sens de la série sans le discours qui l'accompagnait.